Une maternité suisse en France pendant la Seconde guerre mondiale ? Le fait étonne. Et pourtant, ce havre de paix au milieu de l’Europe déchirée a bel et bien existé.Il s’agit de l’oeuvre d’un petit groupe de jeunes idéalistes suisses qui a bâti en un rien de temps un réseau d’entraide pour une population en détresse. Partis en 1937 pour l’Espagne où la guerre civile fait rage, afin de mettre sur pied un service d’évacuation d’enfants, ils se retrouvent en février 1939 de l’autre côté des Pyrénées avec des centaines de milliers de réfugiés espagnols dont il s’agit de soulager la misère. Ils organisent alors des distributions de vivres et d’habits et créent en novembre 1939 une maternité à Elne, non loin de Perpignan. Ils fondent ensuite de nombreux homes pour enfants dans la zone non-occupée et prêtent assistance dans les camps d’internement. Plusieurs centaines d’enfants naîtront à la maternité d’Elne, plusieurs centaines de femmes, réfugiées espagnoles, réfugiées juives de tous les pays ainsi que des Tsiganes y trouveront un refuge, grâce au soutien de la directrice, Elisabeth Eidenbenz, et de ses collaboratrices. La maternité et toute l’oeuvre en France a été soutenue, d’abord par le CARTEL SUISSE DE SECOURS AUX ENFANTS VICTIMES DE LA GUERRE et, suite à la fusion des deux organisations fin1941, par la CROIX-ROUGE SUISSE, SECOURS AUX ENFANTS.
L’exposition présente des photos faites par Elisabeth Eidenbenz durant son activité en Espagne et à la maternité, ainsi que les commentaires qui les accompagnent. Celles-ci sont complétées par des documents de l’époque permettant d’éclairer l’histoire ainsi que l’oeuvre de ces Suisses qui travaillèrent hors des sentiers battus : rapports d’E.Eidenbenz ; notices de l’administration fédérale ; reportages dans divers journaux ; une interview audio du directeur du Secours aux enfants dans le sud de la France, Maurice Dubois, qui parle de l’arrestation des enfants et du personnel juifs ; extraits du journal d’une infirmière-résidente au camp de Rivesaltes ainsi que des affiches. Une interview télévisée d’Elisabeth Eidenbenz et un film de Jacqueline Veuve et Eric Burnand : « Enfant caché, enfant sauvé » sont projetés en boucle.
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